Dans cet épisode, Pauline reçoit Luc GIOVANELLI, expert CNEPS et formateur au Lycée de Pierrelatte. Luc nous raconte une expérience qu'il a menée récemment avec de futurs pisciniers sur la partie bétonnée des piscines.
Béton : les règles fondamentales à ne pas négliger !
Vignette de l'épisode 1 de la saison 2 de Pool Pro Time
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Transcript de l'épisode
PKM : Bienvenue sur le podcast Pool Pro Time, le podcast des pros de la piscine.
Pool Pro Time, c'est le premier podcast français créé pour les professionnels de la piscine et du spa. Avant de démarrer la journée, devant un café ou tout simplement en route pour le chantier, prenez le temps d'écouter les conseils, les actualités et les parcours inspirants de ceux qui font et ont fait l'univers de la piscine. Ce podcast est produit par IMC, le groupe média numéro 1 dans l'univers professionnel de la piscine et du spa en France et à l'international, qui vous livre les actualités du secteur tous les deux mois avec le magazine Papier Spécial Pro ou en continu sur Internet avec Eurospapoonews.com et ses réseaux sociaux associés. Pool Pro Time, c'est votre rendez-vous toutes les deux semaines. Je suis Pauline et c'est parti pour l'épisode du jour.
Bonjour Luc.
LG : Bonjour.
PKM : Bienvenue dans cet épisode de Pool Pro Time. Avant de commencer, comment allez-vous ?
LG : Écoutez, ça va très bien. Merci.
PKM : Super. Pour commencer cet épisode, je vais vous proposer de vous présenter de la façon dont vous le souhaitez et puis surtout de nous expliquer ce que vous faites dans l'univers de la piscine.
LG : Alors moi, je suis Luc Giovannelli, je suis expert, membre de la CNEPS, la compagnie nationale des experts en piscine et spa, je suis à ce titre le secrétaire général de la compagnie. Donc, cette compagnie s'occupe principalement des problèmes liés, même principalement et même essentiellement des problèmes liés à tout ce qui est en rapport avec la piscine. Donc moi, j'ai commencé ma carrière en étant expert bâtiment il y a maintenant un certain temps, il y a 25-30 ans et la piscine, les techniques de piscine se développant depuis une vingtaine d'années de façon exponentielle, je me suis intéressé de plus en plus à cette question en devenant spécialiste au fil des années. Maintenant, ça fait bientôt 15 ans que mon activité principale se concentre sur les expertises relatives aux piscines. Et en parallèle, j'assure une activité de formateur au sein de l'UFA de Pierrelatte, pour lequel j'ai en charge les BP piscines, les titres pro piscine, alors BP c'est brevet professionnel piscine, et BTS, anciennement dénommés technico-commerciaux et maintenant ils ont un nom spécifique, mais en fait le but, c'est technico-commerciaux en rapport avec la piscine et je réalise aussi des formations pour les professionnels, toujours dans, dans, dans les parties structure étanchéité et notamment une dernière formation qu'on a mis en place, ça va faire la deuxième session, concernant les principaux, les principales, concernant une activité d'expertise et comment avoir les premiers, faire ses premiers pas dans l'expertise.
PKM : Ok, donc une expérience riche et variée, mais maintenant vraiment spécialisée sur l'univers de la piscine.
LG : Voilà.
PKM : Et ça tombe bien parce que vos, votre point de vue sur justement tout ce qui est béton va nous intéresser aujourd'hui et nous allons parler de l'importance de la partie bétonnée quand on construit une piscine maçonnée. Alors, chez les pisciniers français, c'est vrai qu'il y a plusieurs types d'organisations, mais de façon générale, il y a certains pisciniers qui font eux-mêmes tout le béton avec l'étanchéité et d'autres font juste l'étanchéité sur le béton et sous-traite la suite. Vous êtes d'accord avec ça ?
LG : Oui, voilà, on rencontre tous les types de mise en oeuvre, c'est-à-dire que oui, des pisciniers réalisent seulement l'étanchéité sur la structure béton, alors béton ou agglomérés de béton, on va faire une synthèse des deux. Ou alors il y en a qui réalisent la totalité, mais c'est rare que les pisciniers réalisent seulement le béton et pas le reste. Voilà, donc après, c'est sous-traité, co-traité, voilà.
PKM : Ok, mais ça reste quand même hyper important, quoi qu'on fasse, d'avoir des connaissances solides. Et dernièrement, au lycée de Pierrelatte, vous avez effectué plusieurs essais sur des éprouvettes de béton auprès de vos étudiants. D'où vous est venue cette idée de faire cette expérience ?
LG : Alors oui, l'idée de cette expérience, donc les expériences, ce n'est pas nous qui les avons inventées, mais l'expérience qu'on a faite, c'est régulièrement réalisé pour divers types d'ouvrages. Donc je me suis aperçu que les étudiants avaient du mal à visualiser, à contextualiser les différents types de béton et leur mise en oeuvre, et le résultat final en fonction des différents paramètres que l'on pouvait appliquer au béton, notamment l'acier. Ils avaient du mal à visualiser les différences et les impacts que pouvaient avoir les méthodologies de mise en oeuvre du béton. Donc on a décidé de mettre en place cet essai. Alors là, on l'a réalisé la première année avec les BP2. On l'a réalisé dans le cadre de l'UFA de Pierrelatte, donc on a réalisé l'essai du début à la fin, et en fait, ils ont eu deux visus, ils ont beaucoup mieux appréhendé le béton de cette façon-là.
PKM : Et du coup, les essais, c'était effectivement plusieurs façons de préparer le béton pour une piscine maçonnée, c'était ça ?
LG : Voilà, alors moi, les essais, j'avais quand même donné une ligne directrice pour déterminer avec exactitude les principales caractéristiques à respecter. Donc au départ, quand je leur ai donné à faire, ils n'avaient aucune idée des résultats, mais moi, j'ai quand même guidé les essais pour qu'à la fin, on n'ait pas fait des essais, si vous voulez, on n'a pas fait des essais au hasard, on n'a pas dit, on va mettre un peu plus d'eau, on va mettre un peu plus de gravier, on va mettre... Moi, les essais, ils étaient quand même cadrés pour qu'on ait les résultats que je souhaitais avoir, et les BP2, là, ont très bien réalisé les résultats puisque les essais ont donné des résultats, sauf un, mais bon, sur tous les essais, ont donné vraiment des résultats conformes à ce qui se passe avec des essais en laboratoire. Alors, ce qu'il faut dire aussi, c'est que nous, les essais, ce n'est pas quand même des essais en laboratoire, c'est des essais avec des jeunes et on n'a pas des conditions de laboratoire, mais on a réussi quand même à avoir in fine de très bons résultats et de très bonnes analyses et qui ont conclu à de très bonnes analyses.
PKM : Et c'est vrai qu'à la suite de ça, vous avez proposé un article qui est assez complet vraiment dans le Spécial PROS numéro 63 qui est sorti au mois de juin, où justement, vous avez donc mis en exergue à travers des images les résultats des essais et puis surtout, dessous les images, il y a vraiment des chiffres qui sont plus que parlants.
LG : Oui, c'est ça. Donc, dans le Spécial PROS numéro 63, on a mis en, avec les étudiants, on a mis en musique, j'allais dire, les essais avec des photographies, avec les différents types d'essais et c'est sûr que les résultats, ce que je vous disais, c'est les résultats, ils sont très parlants et conformes à la réalité d'un béton in situ, si vous voulez. Alors, on pourra parler après des différents types d'essais et des différents types d'essais, des différentes, des différentes compositions du béton pour déterminer les résistances. Et voilà, en fait, nous, ce qui nous importe dans le béton, c'est surtout la résistance finale.
PKM : Et du coup, dans votre article, vous parlez de deux types de matériaux, le mortier et le béton. Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quelques mots la différence entre les deux ?
LG : Alors, voilà, oui, c'est vrai que pour l'heure, on a fait également des éprouvettes sur du mortier, sur du béton. Alors, la différence entre le mortier et le béton, la principale différence, c'est la granulométrie. Dans un béton, on a une granulométrie plus importante que dans un mortier. Si vous voulez, en gros, on ne va pas, je ne vais pas vous donner les calibres précis puisque ce serait un peu fastidieux puisqu'il y en a plusieurs, c'est un petit peu fastidieux, un petit peu long. Si vous voulez, le mortier est principalement constitué de sable. Alors, c'est de la granulométrie quand même grosse, ce n'est pas du sable de mer. D'accord, c'est quand même un granulat un peu plus gros. Le béton, en plus de ce sable, on y rajoute des graviers. D'accord, on peut des graviers pour donner une idée, un peu des graviers comme vous avez dans votre cours, quand vous avez une cour en gravier.
PKM : D'accord, et dans l'expérience, j'ai cru comprendre aussi qu'il y avait une histoire de vibration qui avait une importance dans cette expérience.
LG : Alors voilà, donc nous, tous les échantillons que nous avons faits, nous les avons vibrés manuellement à l'aide d'un marteau avec lequel nous avons tapé sur les coffrages parce que bon, en chantier, ça se fait avec une aiguille vibrante et tout, sauf que là, sur nos petits échantillons, on n'y arrivait pas. Enfin, on ne peut pas le faire. Donc, on a vibré le béton. La vibration du béton est importante dans une paroi en béton. Une paroi en béton coffrée, pas une paroi en aggloméré à banchée. Les parois en aggloméré à bancher, on ne les vibre jamais. Bon, ça, c'est peut-être un peu compliqué, mais ceux qui écoutent et qui le font souvent, ils ont compris la différence. Si vous voulez une paroi en aggloméré, on peut décaler vite fait. Une paroi en aggloméré à bancher, c'est des éléments manufacturés dans lequel on les pose les uns sur les autres, si vous voulez, un peu comme des morceaux de sucre et on vient couler du béton à l'intérieur. Et ça représente un coffrage perdu. Si vous voulez ces éléments manufacturés, on les laisse en place. Vous avez peut-être vu des maisons construisent un aggloméré de béton, c'est gris. Vous avez vu gris par rapport aux briques qui sont rouges. Bon, c'est un peu la même chose, en fait. C'est des éléments manufacturés qu'on monte les uns sur les autres, qui sont également en aggloméré de béton et qu'on coule dedans. Ensuite, ça, c'est une paroi en aggloméré de béton à bancher. Ensuite, il y a les murs banchés. Les murs banchés, on les coffre avec des coffrages en acier ou en bois. Ensuite, on vient couler le béton dedans. Et une fois sec, on décoffre et on reprend les coffrages. Donc, la surface que l'on va voir, c'est le béton que l'on a coulé. C'est ça la différence entre du béton banché et du béton dans des agglomérés creux de béton. Voilà les deux différences. Alors, c'est pour ça que là, j'ai vite fait parce que souvent, nos étudiants se trompent et je leur dis bien, attention les agglomérés en béton, on ne vibre jamais le béton que l'on met dedans. Par contre, on vibre toujours le béton dans du coffrage, du béton coffré. Donc, la vibration, on la vibrait au petit marteau puisque on n'avait pas de table vibrante pour vibrer ça. Donc, comme je vous disais, on n'était pas dans un laboratoire. Donc, on a fait au mieux.
PKM : Mais là, c'était important pour l'expérience que d'aller jusqu'au bout et de le vibrer, du coup.
LG : Alors là, c'était important pour l'expérience parce que la vibration, alors là, la vibration, ce n'est pas le thème forcément aujourd'hui, mais c'est une étape très importante dans la fabrication et dans la mise en oeuvre du béton. Et la vibration, elle a pour but essentiel de faire échapper les vides qui pourraient se trouver dans le béton. Parce que quand vous coulez, vous vous emprisonnez tout le temps de l'air. Vous ne pouvez pas faire autrement, vous vous emprisonnez de l'air. Et cet air, forcément, quand le béton va sécher, il va créer des bulles d'air.
PKM : Et plus il y a de creux, moins le béton est solide et il va faire son travail.
LG : Oui, c'est comme tout. Quelque chose de compact ou si vous avez une éponge qui a beaucoup de creux, ce n'est pas solide. Donc, nous, on a vibré. D'ailleurs, sur les photos, on voit qu'ils sont quand même assez régulièrement vibrés puisqu'on a une surface assez lisse, sans trop de nids de cailloux. Après, les trous dans le béton, ça se manifeste une fois que le béton est décoffré par des nids de cailloux. C'est-à-dire que les trous, il n'y a rien au milieu. Donc, les cailloux tombent dedans par gravité. Et puis, ça fait des nids de cailloux et c'est très mauvais pour la résistance finale du béton et même pour le revêtement. Un revêtement avec beaucoup de nids de cailloux, vous avez des difficultés parce que vous avez des trous, des bosses.
PKM : Donc, c'est vraiment un élément très important dans la partie maçonnée.
LG : La vibration, c'est un élément très important. Par contre, il faut, mais ça, ça pourrait faire l'objet d'autres choses parce que sinon, c'est long aussi, la vibration, ça dépend de l'aiguille vibrante, ça dépend du béton, de sa compacité et ainsi de suite. Mais on peut avoir un effet contraire dans le béton si on vibre mal ou de façon, si on vibre de façon incorrecte par rapport au béton.
PKM : Visiblement, il y a pas mal de choses à dire sur la vibration. Ça fera peut-être l'objet d'un futur épisode ?
LG : La vibration, oui. La vibration, il y a beaucoup de choses à dire également. Donc, nous, là, on a vibré avec le marteau. Quand on commençait, parce qu'après, c'est une habitude, quand on commençait à avoir la laitance se soulever dessus, tac, on arrêtait et c'était bon.
PKM : OK. Et oui, peut-être sur un prochain épisode, si nos auditeurs sont motivés, on pourra parler de la vibration. Cette expérience, elle était importante, justement, pour montrer quelles sont les erreurs les plus fréquentes qui arrivent vraiment sur le terrain une fois qu'on est piscinier. Et c'est pour ça qu'elle était importante pour les étudiants, mais aussi pour nos lecteurs, de rappeler certains fondamentaux. Quelles sont les erreurs que font le plus souvent les pisciniers sur la partie bétonnée?
LG : Alors, il y a plusieurs choses. Déjà, les gens qui font des piscines en béton, donc on va parler, on va parler là pour à chaque fois reparler, on va parler des piscines en béton. On ne va pas dire chaque fois si elles sont, enfin ça on le voit, mais si elles sont en aggloméré à bancher ou en banché. Mais les erreurs dont on va parler maintenant sont beaucoup plus visibles sur du béton banché. Puisque quand on coule, comme je vous ai expliqué tout à l'heure, quand on coule le béton dans les agglomérés à bancher, le béton, on ne le voit pas. Le béton, il est à l'intérieur. Et la surface, c'est la surface des agglomérés à bancher. Donc, ce qu'on va principalement voir, les erreurs vont principalement être significatives et visibles sur une paroi en béton, sur un mur en béton banché. Donc, alors, le béton, c'est très, très rare. Moi, je n'ai plus vu de gens qui faisaient du béton banché à la bétonnière depuis je ne sais plus combien de temps. Donc, la livraison du béton se fait par camion-toupie. Le béton est tout près. Donc, la première chose que le piscinier doit bien regarder, c'est de demander à sa centrale une formulation du béton compatible avec le travail qu'il a réalisé. C'est-à-dire qu'il faut qu'il détermine avec exactitude la grosseur des grains. La compacité et la résistance. Nous, en piscine, on n'a pas besoin de résistance pour une piscine classique. Pour une piscine classique, on n'a pas besoin de résistance énorme. Ce n'est pas un ouvrage d'art, un pont ou un truc comme ça. Donc, voilà, il faut bien qu'il voit avec sa centrale qu'il ait une bonne formulation qui corresponde à son ouvrage. Par exemple, s'il a deux lits de treillis soudés, c'est des armatures, c'est du fer. Entre les deux lits de treillis soudés, s'il y a deux centimètres, il ne faut pas qu'il demande à sa centrale un gravier avec trois centimètres et demi, le plus gros gravier qu'il fasse trois centimètres et demi. Sinon, le gravier ne va pas passer à travers.
PKM : Donc, une erreur fréquente, ça serait d'avoir justement un béton qui a été livré et qui ne soit pas en lien avec l'objectif de ce qui va être fait.
LG : Voilà, qui ne soit pas ou peu compatible avec... Ça marchera toujours un peu, mais ça ne marchera pas toujours... Ça ne marchera pas de façon parfaite. Donc, c'est ça. Déjà, il faut qu'il choisisse une formule qui lui convienne et que tout soit en relation avec son ouvrage. Ensuite, une fois qu'ils ont choisi cette formule, voilà, là déjà c'est la première chose, il faut que la formule soit bien adaptée. Ensuite, une fois que le béton arrive sur le chantier, donc ça c'est bon, vous avez bien compris, vous savez, vous avez vu ce que c'était là. Je vous pose la question, Pauline, c'est bon, le béton qui arrive tout près dans des toupies, vous voyez ce que c'est une toupie ?
PKM : Oui, c'est le truc qui tourne.
LG : C'est un gros camion, voilà, qui tourne. En fait, ce n'est pas le camion qui tourne, c'est la cuvette. Le camion, il tourne des fois, mais ce n'est pas le but, ce n'est pas le but. Donc, ça, ça n'a rien à voir avec le béton, mais aussi faire très attention quand ils viennent couler qu'ils ne se rapprochent pas trop le camion de la piscine. Moi, j'en ai vu des camions qui se rapprochaient un peu trop près, le talutage n'a pas tenu, le camion s'est retrouvé dans le trou. Bon, ça n'arrive pas souvent, mais des fois ça arrive. Bon, ça, c'est un petit truc, il faut faire attention, ça n'a rien à voir avec le béton. Après, ça, c'est le chantier. Donc, une fois que ce béton est arrivé, il faut absolument que le piscinier l'utilise en l'état. C'est-à-dire que quand il sort de la toupie, il n'y incorpore rien et notamment...
PKM : Parce que parfois, c'est ce qui se passe, les professionnels.
LG : Ce n'est pas parfois, c'est quasi systématique.
PKM : Et pourquoi ils mettent de l'eau ?
LG : Parce que quand vous avez la centrale, il vous fait un béton avec une résistance caractéristique. Par exemple, il vous dit que c'est 45 mégapascales à 28 jours, mais avec une formule bien spécifique. Si vous rajoutez de l'eau, vous diminuez de façon... Ça, on pourra le regarder après, si vous voulez, dans les résultats. On diminue de façon drastique la résistance, on augmente le retrait et on augmente le temps de séchage. Donc, l'erreur principale que font, mais pas que les pisciniers dans le bâtiment en général, c'est à la sortie de la toupie, rajouter de l'eau. Pourquoi ? Parce que quand on rajoute de l'eau, le béton est plus facilement... Comment dire ? Il s'insère mieux dans les coffrages et il est plus facile à mettre en oeuvre. Sauf que c'est une grosse erreur.
PKM : Voilà, mais c'est une erreur parce qu'après, en fait, ça a un impact sur sa solidité pour le chantier.
LG : Ça a un impact sur sa solidité et sur sa réaction lors de l'évaporation de l'eau. Ça, il ne faut absolument pas le faire. Alors, je n'ai pas de statistique, mais c'est la principale chose qui se passe quand le béton arrive.
PKM : Et vu que vous parlez justement de la solidification, est-ce que les temps de séchage du béton sont respectés le plus souvent ?
LG : Alors, ça aussi, mais ça, on va y venir en troisième. Si vous voulez, on fait la suite. Donc, il ne faut pas mettre de l'eau. Donc ça, l'eau, absolument pas. Si vous voulez un béton avec, on va dire, c'est l'ouvrabilité du béton. L'ouvrabilité, ça veut dire sa capacité à bien se mettre en oeuvre. Si vous trouvez que le béton n'a pas une ouvrabilité assez importante, on rajoute dedans un adjuvant qui permet de le rendre plus ouvrable, donc plus liquide, sans modifier ses caractéristiques intrinsèques. Ok, il vaut mieux faire ça et jamais rajouter d'eau. Donc ensuite, la deuxième chose à éviter, c'est de ne pas se tromper quand on met le ferraillage. Donc, le ferraillage, il doit toujours se mettre dans la partie en traction et pas dans la partie en compression. Donc, il faut savoir qu'un béton en compression, il résiste 15 fois plus qu'en traction, d'où la mise en place d'acier. Donc ça, c'est une erreur aussi. Et ensuite, une autre erreur qui est souvent faite pour des questions de rotation de banche. Toujours pour les banches dont je vous ai parlé tout à l'heure, les banches qui sont enlevées à la fin, pour une question de rotation de banche, c'est une absence de temps de séchage suffisant. Il faut savoir qu'un béton est considéré sec ayant obtenu 95 voire 96% de sa résistance, c'est à 28 jours.
PKM : Mais du coup, quand on est en période estivale et qu'il y a beaucoup de chantier, comment on fait pour tenir ce délai de 28 jours ?
LG : Alors, on peut, à la place de, on peut laisser le coffrage moins longtemps. Enfin, normalement, un coffrage, il devrait rester 3-4 jours minimum. Tandis que là, quand il fait très chaud, il y en a, ils décoffrent deux jours après. Donc là, on ne peut rien faire. Par contre, quand on décoffre rapidement, il existe, pareil, des produits de cure, ça s'appelle le produit de cure, qui permettent au béton de sécher doucement, même le coffrage enlevé, qui permettent au béton de sécher plus doucement et notamment d'éviter une évaporation très rapide. Ce qui pose un gros problème dans le béton, c'est que quand vous décoffrez, vos deux parois, elles sont au soleil. Et vous évaporez de façon, s'il fait 40 ou 50 et que le soleil tape, vous évaporez votre eau qui est à l'intérieur du béton de façon très rapide et vous créez des fissures de retrait énormes. Si vous voulez, le béton, il n'a pas le temps de faire sa prise lentement et vous craquelez. Un peu à l'instar du sol, quand vous avez des fois des grosses chaleurs sur un sol un peu mi-argileux où ça fait des fissures partout. Donc voilà, on peut résumer les trois grosses choses qu'il faut éviter. La première chose, c'est d'avoir une bonne composition. Ensuite, éviter de rajouter de l'eau lorsque la toupie est arrivée sur le chantier. Bien vérifier la position des ferraillages. Essayer de laisser le coffrage le plus longtemps possible. Et si un décoffrage est obligatoirement réalisé de façon assez rapide, utiliser un produit de cure pour éviter la dessication rapide du béton. Voilà les grands points qu'il faut faire. Et effectuer, bien entendu, mais ça on ne peut pas effectuer, une vibration correcte dans les normes avec les bonnes aiguilles vibrantes et de façon efficace et correcte.
PKM : Merci Luc pour ces précieux conseils. Et parce qu'en fait, si on ne respecte pas tout ça, il y a d'énormes malfaçons. Et vous, de par votre métier, vous en avez observé vraiment beaucoup de malfaçons.
LG : Ce qu'il y a, c'est que si on n'observe pas tout ça, on va avoir des malfaçons qui vont, c'est sûr, qui vont entraîner des désordres. Alors le désordre, alors si le béton est mal fait complètement et tout ça, on peut aller à la rupture du béton. C'est quand même assez peu répandu. Une piscine en béton, comme je vous disais tout à l'heure, on n'a pas des contraintes terribles, donc on ne casse jamais la piscine. Par contre, ce qu'on a en permanence, c'est beaucoup de retrait, des fissures de retrait importantes qui, dans le cas de certains revêtements, engendre des fuites, des problèmes. Voilà, c'est surtout ça. Après, on peut avoir aussi un revêtement du béton ou des coffrages pas jolis, ce qui nécessite une reprise. Voilà, mais le gros problème dans une piscine, c'est les fissures, micro fissures. Après, il y a des problèmes structurels qui peuvent également arriver. Si vraiment vous faites n'importe quoi, il peut y avoir des problèmes structurels, notamment si le sol est un peu délicat, si le sol est un peu particulier, on peut avoir des problèmes structurels.
PKM : Surtout qu'après la pose de la membrane, en fait, les micro fissures sont cachées, on ne les voit pas forcément, il y a de la perte de l'eau.
LG : C'est ce que j'allais vous dire. Il y a plusieurs types de revêtements et d'étanchéité. Dans le cas d'une membrane liner ou PVC armée, c'est vrai que les micro fissures ne se voient pas puisqu'on vient carrément mettre une membrane indépendante du béton. Il y a des fissures derrière, mais si vous voulez, personne ne les voit. Par contre, dans le cas de carrelage et d'étanchéité sous carrelage, je répète encore une fois, ce n'est pas le but du podcast, mais quand même, le carrelage, ce n'est pas une étanchéité. Le carrelage, c'est un revêtement. Il faut bien que tous les pisciniers l'aient bien en tête. Sous le carrelage, on doit faire une étanchéité. Peu importe laquelle, l'étanchéité liquide. Peu importe, mais dessous, il doit y avoir une étanchéité. Dans ce cadre-là, si on a des grosses fissures, ça peut déchirer l'étanchéité et même créer des fissures sous le carrelage.
PKM : Du coup, on a des pertes d'eau. Tout le monde est un peu embêté parce qu'après, il faut revenir.
LG : Après, tout s'enchaîne.
PKM : Merci pour toutes ces informations. Pour conclure cet épisode, je vais vous laisser le mot de la fin parce que je crois que vous avez quelques conseils quand même très importants que vous voulez donner aux pisciniers.
LG : Voilà, pour conclure, très important, le rapport eau/ciment, la position du ferraillage et le temps de décoffrage.
PKM : Merci beaucoup, Luc, pour votre participation à cet épisode et je vous dis à très bientôt.
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Hâte de vous retrouver dans le futur épisode, à bientôt!