Encore un moyen de se diversifier, avec cet équipement qui possède les considérables avantages : de ne pas être interdits par un quelconque décret, de pouvoir s'implanter partout (en zone urbaine, sans jardin, sur une simple terrasse), de représenter un investissement accessible pour vos clients, mais aussi de pouvoir être installé simplement, facilement et en un temps record. Déjà difficile de faire mieux ? Eh bien, si, justement ! 

Deux solutions s'offrent à vous : sélectionner des champions aux équipements techniques particulièrement innovants, ou améliorer l'existant grâce aux solutions proposées par certains fabricants. Nous profitons pour ce sujet de l'éclairage expérimenté et ultrapertinent de Marc Panis, à la tête de la toute nouvelle commission Spas de la FPP, pilotée par Pierre Iorio, responsable qualité et ingénierie.

Le spa évolue vers plus d'efficacité énergétique, de simplicité d'entretien et de maîtrise technique

Il est loin le temps des spas "surgadgétisés" avec des TV, des brumisateurs, des haut-parleurs intégrés... Le spa s'est assagi, mais en évoluant vers l'essentiel et le meilleur. Un peu comme la piscine, il est aussi venu répondre à de multiples objectifs : détente, remise en forme, massages... seul, en famille ou entre amis. S'il était auparavant exclusivement axé sur l'hydromassage, il est désormais majoritairement (aux 2/3) envisagé comme un produit voué à la convivialité. Et pourtant, de récentes études ont démontré que les séances d'hydrothérapie ont permis de réduire significativement le diabète ! Les atouts thérapeutiques du spa sont donc à mettre en valeur. La tendance va d'ailleurs vers le perfectionnement de l'offre massage. Chez Fluidra, par exemple, le travail se concentre sur des programmes capables de varier en intensité, afin d'atteindre des effets presque manuels, comme celui du palper-rouler !

La demande du marché : disposer pour le spa, comme pour un appareil électroménager, d'une étiquette énergie, afin d'acheter en toute connaissance de cause !

Techniquement, le spa s'est transformé en un équipement performant, intégrant des systèmes de chauffage et de traitement de haute technologie. C'est aussi devenu un "meuble" décoratif, design sans être ostentatoire, pouvant s'intégrer sans difficulté dans tous les environnements. Il est également plus robuste et constitué de matériaux durables. Découvrons ces nouveaux virtuoses du bien-être... sans oublier, comme le dit si bien Marc Panis, que « tenir un magasin de spas, proposer du bien-être à tous les budgets, c'est super. Vendre du spa, c'est vendre du bonheur ! Mais, comme dans l'automobile, la réussite passe par une parfaite connaissance des produits et des tendances. Un showroom soigné et la tenue irréprochable du vendeur sont essentiels pour instaurer la confiance et valoriser l'expérience client ». 

 spa acrylique Oka Diamond Holl's, chez Poolstar

Le spa acrylique Oka Diamond Holl's, chez Poolstar, intègre un traitement UV et ozone ! Il dispose également d'une isolation renforcée.

Le choix de l'excellence : des solutions prêtes à poser

Aujourd'hui, les solutions offertes par les spas permettent d'économiser eau, énergie et produits chimiques. Pour le traitement, évoquons tout d'abord le règlement (UE) n°528/2012, relatif à la mise à disposition sur le marché et à l'utilisation des produits biocides et des précurseurs de biocides.

Selon Marc Panis, cette réglementation a malheureusement entraîné la quasi-disparition des systèmes à ozone des spas sur le marché, malgré leur grande efficacité. Les fabricants de ces solutions n'ayant en effet pas déposé d'autorisation de mise sur le marché pour leurs appareils. Restent donc les solutions UV, qui ont inondé le petit monde du spa, puisqu'à ce jour, pratiquement tous les spas vendus (sauf les plus basiques d'entrée de gamme) intègrent un système UV, à l'action non rémanente - rappelons-le, comme l'ozone, d'ailleurs - et qui nécessite donc l'utilisation (minime) d'un désinfectant rémanent complémentaire, comme le brome ou le chlore. Cette solution de prétraitement aux UV a le considérable avantage de réduire de façon drastique la consommation de produits chimiques. Non pas qu'un spa en nécessite d'importantes quantités, mais tout simplement parce que, de fait, les spas (comme souvent aussi les piscines, d'ailleurs, lorsqu'elles ne sont pas automatisées) sont presque systématiquement surtraités.

Pour le traitement chimique, la nouvelle réglementation Certibiocide, rentrera en application dans sa globalité au 1er janvier 2026. Elle vise à former les professionnels concernés par l'acquisition ou l'utilisation de certains produits biocides concentrés (AMM à usage exclusivement professionnel). L'objectif ? Promouvoir une utilisation raisonnée, durable et sûre, dans le but, notamment, de protéger l'environnement et les populations tierces exposées à ces produits biocides. Le Certibiocide, permet de responsabiliser les professionnels, et par là même, de les inciter à prêcher la bonne parole auprès des utilisateurs.

Nouvelle couverture pour spa AstralPool

La nouvelle couverture pour spa AstralPool allie design, performance et durabilité. Conçue avec un textile de haute qualité, elle se distingue par sa couleur noire graphite, élégante et intemporelle, qui s'intègre parfaitement à tous les environnements. Son intérieur en grille microperforée assure une excellente respirabilité, limitant la condensation et favorisant l'évacuation de l'humidité. Idéale pour protéger la qualité de l'eau du spa. De même, la gamme AstralPool 2026 s'enrichit d'une housse de protection en textile noire, à proposer aux usagers pour protéger intégralement leur spa l'hiver ! 

Dans un autre domaine, en ce qui concerne la maîtrise énergétique, il faut reconnaître que l'immense majorité (plus de 99 %) des spas sont toujours livrés avec un réchauffeur électrique. Pour un fonctionnement économique avec une pompe à chaleur, il faut donc adjoindre cet équipement ultérieurement (voir plus loin). Juste pour info : en Suisse, dans le canton de Vaud, les réchauffeurs électriques sont interdits !

La solution pour économiser un maximum reste donc de sélectionner un spa doté d'une superisolation. Marc Panis pointe du doigt l'importante influence que peut avoir celle-ci. Et c'est chiffré ! Avec une couverture et une isolation basiques, on réalise environ 20 % d'économies ; avec un équipement plus élaboré, on peut atteindre entre 50 et 70 % d'économies ; avec une superisolation, on monte jusqu'à 75 % ! Un rappel toujours utile : en plus d'éviter l'évaporation (économie d'eau) et de maintenir les calories (économies d'énergie), la couverture est aussi indispensable pour pérenniser l'aspect de l'acrylique de la cuve, qui contrairement à ce que l'on pourrait croire, est particulièrement sensible au rayonnement solaire. 

À adopter également : l'éclairage leds, qui équipe désormais 100 % des spas. Ces systèmes assurent une consommation énergétique réduite. Ainsi, ils ne se limitent plus à une utilisation subaquatique, mais investissent les habillages et la périphérie du spa pour créer l'ambiance de son environnement.

Stepio de Polytropic

Stepio de Polytropic est une pompe à chaleur brevetée, synonyme de discrétion. En effet, cette PAC a été conçue pour se placer sous les marches d'un spa ou d'une petite piscine hors sol, et chauffer des volumes  jusqu'à 8 m³. Équipée de deux relais intégrés, elle pilote la pompe de filtration en "priorité de chauffage" et active le réchauffeur en renfort si nécessaire - lorsque la température extérieure descend en dessous de -10°C, la pompe à chaleur se met en protection et active le réchauffeur.

Les améliorations à apporter : pour chauffer moins cher et traiter mieux 

On reprend le prétraitement UV ! Et pour ce faire, Marc Panis nous indique qu'il existe des systèmes spécialement conçus, très faciles à intégrer. Seule précaution à prendre : faire attention aux diamètres. Différences de standard obligent, les équipements venant d'outre-Atlantique (les plus courants) ne sont presque jamais raccordables sans travaux sur nos spas existants. Un petit travail d'adaptation de l'hydraulique est donc presque systématiquement à prévoir.

Les produits de traitement bien sélectionnés et bien utilisés sont aussi un moyen d'optimiser le fonctionnement du spa. En cas d'accident, le No CHLOR de Bayrol, ou le CTX - 12 par exemple, sont salutaires. Il s'agit d'un neutralisateur de désinfectant, permettant de revenir rapidement à un dosage adapté et de protéger le baigneur en cas de surdosage de désinfectant (chlore ou brome) ou après un traitement choc.  

En ce qui concerne le chauffage, on a pu voir de nombreux spécialistes de la PAC, tout comme des équipementiers du local technique en général, proposer de petites pompes à chaleur pour chauffer l'eau, en remplacement ou en complément du réchauffeur électrique (notamment avec des systèmes de gestion optimisant le fonctionnement de l'un ou de l'autre système). 

Ici encore, Marc Panis nous signale un petit problème d'adaptation. Ces mini PAC ultraperformantes peuvent parfaitement s'intégrer lorsqu'il existe une pompe entièrement dédiée à la filtration. En revanche, pour les pompes bivitesse assurant à la fois filtration et massage (ce qui est assez fréquemment rencontré sur les spas), l'adaptation d'une PAC cause très souvent des dysfonctionnements, en raison de flux contrariant sa marche normale. Messages d'erreurs, coupures, disjonctions et autres difficultés sont à redouter. Il est donc très prudent, avant d'envisager ce type de chauffage par PAC sur un spa existant, de s'affranchir de cette difficulté... sauf en installant une pompe supplémentaire, exclusivement dédiée à la filtration. Il faudra également revoir la programmation de la carte Balboa (ou autre), afin de gérer correctement le fonctionnement. À ce propos, alors qu'il était auparavant assez difficile de procéder à cette nouvelle programmation, les nouvelles cartes peuvent désormais, pour certains modèles, être directement gérées via le panneau de commande !

Autre avertissement : la présence d'un bypass permettant une installation facile et rapide. Si cette conception n'est pas prévue d'origine, des kits d'adaptation peuvent être proposés, moyennant un coût entre 300 et 400 EUR.

À noter, l'intérêt particulier d'installer une PAC sur un spa de nage, en raison du maintien d'un excellent COP en mi-saison, avec des températures d'eau à atteindre moins élevées que celles d'un spa.

Enfin, pour maximiser l'isolation et préserver les calories, la mise en place d'un abri cadre parfaitement avec les économies d'énergie. Couverture + abri : c'est la combinaison optimale assurée !

L'abri Sfera d'Abrisol

L'abri Sfera d'Abrisol, spécialement étudié pour les spas : une structure en aluminium thermolaqué et un remplissage en polycarbonate compact de 4 mm. L'abri s'installe sans rails au sol, pour un montage simple et rapide. 

Marché du spa... Où en est-on ?

On entend tout dire, mais Marc Panis tente de nous définir un bilan assez clair :

  • La période Covid, comme on le sait tous, s'est révélée florissante pour le spa, quelles que soient ses formes : du gonflable vendu en GSA ou GSB, au portable sous toutes ses gammes. Les ventes ont largement bénéficié aux spas d'origine européenne, les acheteurs américains ayant réservé ceux produits sur leur propre territoire. 
  • 2024 a sans conteste été une année de ralentissement très important. Fin du Covid, équipement déjà réalisé, et surtout conjoncture économique ont eu de fortes répercussions sur ce marché, qui a aussi vu d'importants acteurs disparaître.
  • 2025 marque une embellie, avec un retour à la croissance d'environ 5 %... qui nous rappelle la progression habituelle de ce marché avant Covid !

Quelques réflexions sont à apporter sur ces constatations : si le marché outre-Atlantique est très important et mature (pour preuve : il existe un marché de l'occasion du spa), il n'en est rien en Europe, même sur son territoire de prédilection : l'Angleterre. 

Ce qui n'empêche pas, pour la France, d'estimer les ventes à environ 12 000 unités par an, y compris les spas de nage (mais hors spas gonflables).

 spa de nage d'Aquilus

Le spa de nage d'Aquilus est doté du système d'isolation efficace Northern Exposure®, pour une exploitation aussi bien l'été que l'hiver.

Il faut savoir qu'actuellement, seul le haut de gamme résiste très bien. Les ventes en milieu (de 8 à 10 000 EUR) et entrée de gamme se sont effondrées. Pour ces deux derniers segments, mêmes raisons que celles déjà évoquées : une conjoncture économique qui frappe les classes sociales en principe enclines à se diriger vers ces gammes à coûts plus accessibles.

Autre info... qui suit logiquement la montée du haut et très haut de gamme : l'ascension du spa de nage très bien équipé, et comportant souvent deux zones pour une utilisation à l'année. Chez certains vendeurs, les ventes ont été multipliées par dix. Un chiffre certes impressionnant, mais qu'il faut relativiser lorsque l'on part de zéro ou presque !

terrasse mobile WaluDeck de Walter

Adaptée ici à un spa de nage, la terrasse mobile WaluDeck de Walter profite d'une isolation pouvant atteindre 120 mm.

Désinfection

Comme vient de le mentionner Marc Panis, aujourd'hui, les solutions UV sont intégrées dans presque tous les spas, et parfois encore, l'ozone - la rémanence devant donc être apportée par brome ou chlore. Les systèmes UV/O2 réduisent ainsi la consommation chimique et la fréquence des chocs, mais ne suppriment pas la nécessité d'un résidu mesurable et contrôlé. 

Il faut préciser que la lampe UV (9 000 - 12 000 heures) est à remplacer selon préconisation, et que l'ozone nécessite un entretien préventif (filtre/venturi, génération d'air sec si besoin, contrôles d'électrodes/bulbes selon technologie). 


Spamar : des produits développés spécifiquement pour traiter les eaux complexes de spa. Ils permettent de maintenir l'équilibre des paramètres indispensables à la conservation d'une eau propre, saine et claire, sans bactéries ni biofilm.

S'il n'existe pas d'UV ou d'ozone, le brome reste privilégié, on le sait, grâce à sa stabilité à haute température (35 - 40°C), sa (quasi) insensibilité aux variations de pH, et son absence d'odeur.

Les fabricants offrent de toute façon des solutions tout compris, particulièrement simples à utiliser.

Le No CHLOR de Bayrol a le pouvoir de limiter le renouvellement d'eau en cas de spa surchloré ou surbromé. Il autorise aussi le rejet d'une eau plus respectueuse de l'environnement en cas de vidange.

Quid des mini piscines ?

Spa ou pas... la frontière n'est pas flou, mais ces équipements peuvent l'un comme l'autre prétendre à une application commune : les petits espaces. Moins gourmandes en eau et moins énergivores, elles ne cessent de gagner du terrain, et tous les fabricants s'y mettent.

mini piscine coque polyester de la marque Génération Piscine

La mini piscine coque polyester de la marque Génération Piscine affiche des dimensions de 4,30 x 2,30 m, pour 1,50 m de profondeur. Elle est équipée d'un filtre à cartouche Emaux et d'un régulateur de pH Fluidra. Réalisation Somédi.

La réactivation de la commission Spa de la FPP

Rappelons qu'une première commission Spa au sein de la fédération avait donné naissance à la première Directive technique spa à usage collectif en 2015. Étaient évoqués : la composition type d'un spa (bain à remous) et espace balnéo ; les procédés de construction et fabrication ; les caractéristiques techniques (traitement de l'eau par moyens mécaniques et chimiques, chauffage, traitement de l'air, massages, coffret électrique et panneau de commande, équipements optionnels) ; et les conditions d'exploitation (spécifications techniques, contrôles et précautions d'usage).

10 ans après, sa réactivation va permettre :

  • l'élaboration de deux nouveaux documents pour les professionnels sur la réglementation et les normes en vigueur : un pour les adhérents FPP ; et un autre (moins dense, de type flyer) pour les exploitants, avec des conseils pratiques sur l'eau, le traitement et l'électricité ;
  • la préparation d'un flash actu sur les ozonateurs ;
  • la révision du flyer spa (eau, produits de traitement, électricité...).

Pierre Iorio, responsable qualité et ingénierie à la FPP, indique que les adhérents de la fédération sont suffisamment représentatifs du marché français pour annoncer chiffres et tendances. Cette commission sera donc particulièrement efficace et pertinente pour ce secteur d'activité. Marc Panis, qui la supervise, précise que l'objectif premier est de vulgariser les informations et surtout, de donner des éléments d'usage, notamment en ce qui concerne la norme NF X50-843 (voir encadré page suivante).

Pierre IORIO

Pierre IORIO

Enfin, il est intéressant d'évoquer l'idée d'un futur label "Pro Spas", après le label "Pro Piscines", qui viendrait former les professionnels avec une solide expertise. Au-delà d'une base théorique et d'acquis empiriques, la formation permettrait donc de façonner les professionnels à ce label, afin de monter en compétences et d'échanger autour des meilleurs usages.

Ce dossier est issu du magazine Spécial PROS n°64. Pour consulter la version intégrale de l'article ou télécharger le numéro entier, cliquez ici.

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Magazine Spécial PROS #64

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