Qui est à la tête de Weo ? Anthony Ginter. Vous le connaissez. C'est lui qui était à l'origine de l'entreprise MG International rachetée par Maytronics en 2010. Depuis une dizaine d'années, son objectif avec Weo est d'oeuvrer pour la santé de tous les êtres vivants en agissant sur la qualité et les propriétés de l'eau. Et pour la piscine ? C'est pour bientôt !
Weo ou comment utiliser une technologie de pointe pour changer l'eau
Quelle est cette technologie ?
Anthony Ginter : Il s'agit d'une technologie initiée et développée en Suisse, mais qui avait au début des résultats limités en raison du coût et de la qualité insuffisante des composants utilisés. Des années de recherches ont permis, dès 2007, d'apporter de nombreuses améliorations constitutives pour obtenir une électrolyse à l'aide d'électrodes revêtues de diamant et de bore. L'association du silicium et du diamant ayant, en effet, un impact inédit sur l'eau puisqu'elle garantit la désactivation des virus et bactéries, sans aucun produit chimique.
En 2007, je décide de faire racheter les brevets et technologies par mon entreprise. Depuis des années, nous optimisons chaque électrode recouverte d'une fine couche de diamant de laboratoire fabriqué en Suisse, connu pour sa stabilité et sa durabilité à long terme.
Quelles sont les applications pour cette technologie ?
Anthony Ginter : Nous avons commencé à utiliser cette « eau augmentée » pour l'arrosage et le nettoyage des fruits et légumes. Cette application en agriculture nous a permis de constater une réduction de l'emploi des pesticides et fongicides. L'immunité des plantes était renforcée.
En 2015, nous avons poursuivi nos recherches dans le monde de l'élevage. Les vaches d'une ferme, abreuvées de cette eau, ont donné plus de lait, plus concentré en protéines et contenant moins de bactéries. Cette dernière caractéristique a permis de restreindre les doses d'antibiotiques. L'expérience a été réitérée avec des cochons et des poulets. Nous avons réussi à réduire l'usage des antibiotiques tout en limitant de façon sensible la mortalité dans les élevages. Ces applications ont été développées avec succès aux Etats-Unis (ce territoire représentant notre coeur de marché) depuis 2017.
Aujourd'hui, ce sont plus de 15 millions de bêtes qui bénéficient de cette eau et des centaines d'hectares de terrains agricoles. Avec un prix dérisoire, puisque l'investissement pour un agriculteur ou un éleveur est de l'ordre de 600 à 800 EUR par mois selon le nombre de bêtes à traiter.
Aller vers l'humain semble être une évolution logique...
Anthony Ginter : Effectivement, et c'est pour cette raison que nous venons de mettre au point une technologie pour la consommation humaine avec une eau possédant des actions antioxydantes, et bientôt anti-inflammatoires et thérapeutiques. En augmentant les propriétés naturelles de cette molécule, Weo fait de l'eau une « eau augmentée ». Augmentée de nouvelles propriétés au potentiel illimité.
Nous avons inventé l'eau de précision : ce principe implique une adaptation aux différents besoins avec « une eau augmentée sur mesure ». A ce jour, la technologie Weo a un impact sur 5 piliers de santé : l'immunité, le vieillissement, la peau, le métabolisme et la récupération physique.
Concrètement, comment cette « eau augmentée » peut être obtenue pour l'homme ?
Anthony Ginter : Tout simplement en introduisant de l'eau du robinet ou toute eau potable dans une bouteille nomade (The Bottle by Weo) intégrant la technologie. Sachant que tous les plastiques utilisés pour la bouteille Weo sont recyclables, et que l'usage de la bouteille Weo permet d'arrêter d'acheter des bouteilles d'eau en plastique, Weo permet de réduire les déchets plastiques et d'agir pour un environnement plus sain et plus durable.
The Bottle by Weo pour transformer l'eau potable en une eau antioxydante
Tout interagit : la santé des plantes, des animaux et des hommes !
Anthony Ginter : Exactement. Weo est une entreprise « One Health » qui vise à mettre en lumière et renforcer les relations entre la santé humaine, la santé animale et les écosystèmes. Le lien est établi entre l'écologie et les médecines humaine et vétérinaire.
L'approche « One Health », chère à l'Organisation des Nations Unies, se concentre principalement sur les maladies infectieuses, qu'elles se transmettent des animaux, aux humains, ou inversement, leur émergence étant en lien avec les changements globaux, la résistance aux antimicrobiens, et la sécurité sanitaire des aliments. Depuis 4 ans, nous nous intéressons, avec l'aide du CNRS et de l'INSERM en France, aux maladies de peau et inflammatoires.
Nous avons décidé d'ouvrir notre siège européen en France en raison de la qualité et de l'expertise des chercheurs se trouvant sur notre territoire, et notamment ceux se situant à Reims, Paris et Lille, sur le site d'Eurasanté, qui accompagnent tous les acteurs de la filière santé-nutrition dans leurs projets de recherche, de création et de développement d'activité.
Quelles seraient les applications possibles pour notre secteur d'activité ?
Anthony Ginter : En traitant une piscine ou un spa avec notre technologie, il devient possible de proposer une eau antioxydante. L'équipement capable de s'adapter à cette application existe. Il sera opérationnel sur notre marché d'ici 1 ou 2 ans. Nous travaillons à calibrer l'eau afin qu'elle dispose d'une action anti-inflammatoire pour soigner la peau des baigneurs.
Notre technologie utilise l'énergie électrochimique pour séparer les molécules d'eau et créer de nouvelles propriétés structurelles et molécules, y compris l'oxygène (O2), l'hydrogène (H2), les antioxydants, les espèces réactives de l'oxygène (ROS) et des combinaisons de chacun. En modifiant, selon les besoins, la structure moléculaire de l'eau, elle peut donc s'adapter aux attentes de chaque secteur d'activité.
Avez-vous des actions ou des missions pour porter les valeurs de cette technologie ?
Anthony Ginter : Notre laboratoire, Weo Lab, combine déjà la technologie de pointe et la recherche fondamentale en sciences de l'eau pour conduire l'avenir de l'eau et son application de précision pour la santé humaine, animale et végétale. En parallèle, et en collaboration avec des scientifiques, des éducateurs et des communautés locales, la Fondation Weo finance la recherche et l'éducation avant-gardistes sur l'eau, qui sont vitales pour la santé.
Il faut enfin préciser que nous sommes en process pour obtenir le Label B-Corp (pour Benefit Corporation), lancé en 2006 aux États-Unis. Il certifie les entreprises qui ont un impact sociétal et environnemental positif. À l'heure actuelle, plus de 2 600 entreprises sont certifiées dans plus de 60 pays et 150 secteurs différents.