La météo devrait (enfin) nous promettre des jours exceptionnels cet été, avec à la clé, une ruée sur les piscines collectives, qu'elles soient privées ou publiques. Mais la disparité entre ces établissements sera grande, face à une situation et des risques pourtant communs. Car si les privées - rentabilité oblige - feront tout pour s'adapter et sauver la saison, les publiques vont se trouver face à de nombreuses difficultés pour ouvrir leurs établissements... déjà déficitaires quand tout va bien !

Piscines publiques : le gros dilemme

Alors que depuis le 11 mai, nous sommes à peu près fixés sur les conditions d'ouverture de certains établissements, les piscines attendaient toujours une position officielle. Le premier déconfinement, en date du 2 juin, devait enfin poser des règles plus claires : Les gymnases, salles de sport, piscines... ont pu rouvrir dans les zones vertes depuis le 2 juin. Il faudra attendre le 22 juin dans les zones orange. C'est ce qu'a indiqué Edouard Philippe le jeudi 28 mai 2020, lors de la présentation de la phase 2 du déconfinement. 

Pourtant, mardi 2 juin, il ne fallait pas s'étonner de ne pas voir beaucoup de piscines ouvertes, en raison des protocoles lourds, compliqués et peu précis (gestes barrières, distanciation physique, mesures d'hygiène, organisations individuelles et collectives à respecter...) à mettre en place pour accueillir le public. Beaucoup de maires préfèrent en effet ne pas rouvrir tout de suite, voire pas du tout, leurs piscines. Certains préfèrent attendre d'avoir un nouveau protocole sanitaire, d'autres baissent les bras face aux difficultés, alors que quelques piscines (une vingtaine ?) ont déjà ouvert sur notre territoire. 


De plus, il est évident que l'on ne remet pas en service une piscine publique du jour au lendemain. Après plus de deux mois d'arrêt, ces équipements nécessitent des contrôles sérieux avant une remise en marche.  

... Et puis, s'il faut mettre en place des créneaux pour limiter les entrées, instaurer un sens de circulation, respecter 1 personne pour X m² de bassin extérieur, imposer une baignade « dynamique », désinfecter les douches et les vestiaires après chaque passage, mettre en place un système pour faire sortir les gens quand le temps de baignade est écoulé... Le déficit grimpera encore !

Bref : avec des réouvertures techniquement compliquées et financièrement encore plus déficitaires que d'ordinaire... l'avenir est n'est pas au beau fixe sur le collectif public.

Qui ou quoi contamine ?

Le covid-19 ne circule pas ou très peu dans l'eau, aucune étude scientifique ne l'a pour l'instant prouvé. La question s'était en effet posée en avril dernier après la découverte de « traces infimes » du virus dans l'eau non-potable (dédiée au nettoyage) à Paris... Dans les piscines, c'est donc plutôt la proximité entre les nageurs dans les vestiaires, les douches ou les bassins qui pose problème et non un risque de contamination éventuel dans l'eau.  

Piscines privées : sous la responsabilité des exploitants

Impossible de rater la saison pour les établissements privés. Du coup, tout le monde est dans les starting-blocks. Témoignage de Nicolas Dayot, Président de la FNHPA (Fédération Nationale de l'Hôtellerie de Plein Air). « Notre secteur est porteur... et le restera, dès cet été. » Nicolas Dayot est assez confiant et le clame haut et fort : « Notre secteur d'activité a beaucoup de chance par rapport aux autres secteurs d'activité. Même s'il faut rester modeste et prudent, il a très souvent passé toutes les crises, qu'il s'agisse des gilets jaunes ou des grèves. Le Coronavirus ne fera pas exception. Nous avons d'ores et déjà d'excellentes raisons de le croire au vu des textes tout récemment rédigés par les pouvoirs pour les espaces aquatiques. »

Nicolas Dayot Président de la FNHPA, fédération national de l'hotellerie de plein air

Nicolas Dayot, Président de la FNHPA
« Notre secteur est porteur... et le restera, dès cet été. »

Recommandations du Haut Conseil de la santé publique

  • S'assurer du respect du Code de la santé publique, destiné à contrôler les dangers microbiologiques dans les piscines publiques traitées avec un désinfectant adapté.
  • Faire respecter, en cette période initiale de déconfinement, une distanciation physique minimale et les règles comportementales des baigneurs (bonnets, douches, pédiluves, absence de troubles digestifs) dans les bassins et les espaces d'une piscine collective.
  • Interdire l'accès aux piscines aux personnes présentant des signes respiratoires ou digestifs (panneaux informatifs dans l'entrée).
  • Inviter les baigneurs hors de l'eau à respecter les gestes barrières (éternuer, tousser dans ses mains et réaliser un lavage des mains à l'eau et au savon immédiatement après) pour éviter une transmission interindividuelle en dehors des bassins.
  • Assurer le nettoyage/désinfection des locaux hors-bassins, selon les protocoles habituels, en insistant plus régulièrement sur les zones fréquemment touchées par les nageurs.
  • Maintenir l'accès des piscines collectives aux baigneurs, sous conditions de respect des recommandations ci-dessus.